Chirurgie esthétique des paupières ou blépharoplastie esthétique

Cette fiche d’information a été conçue pour tenter de répondre à toutes les questions que vous pouvez vous poser si vous envisagez d’avoir recours à une chirurgie esthétique des paupières.

Le but de ce document est de vous apporter tous les éléments d’information nécessaires et indispensables pour vous permettre de prendre votre décision en parfaite connaissance de cause. Aussi vous est-il conseillé de le lire avec la plus grande attention.

Définition

  1.  Les « blépharoplasties » désignent les interventions de chirurgie esthétique des paupières qui visent à supprimer les disgrâces présentes, qu’elles soient héréditaires ou dues à l’âge.

  2.  Elles peuvent concerner uniquement les deux paupières supérieures ou inférieures, ou encore les quatre paupières à la fois.

  3.  Une blépharoplastie peut être réalisée isolément ou être associée à une autre intervention de chirurgie esthétique du visage (lifting frontal, lifting temporal, lifting cervico-facial).

Les objectifs

  1.  Une blépharoplastie se propose de corriger les signes de vieillissement présents au niveau des paupières et de remplacer l’aspect «fatigué» du regard par une apparence plus reposer et détendue.

  2.  Les disgrâces les plus communément en cause sont les suivantes :

  3. paupières supérieures lourdes et tombantes, avec excès de peau formant un repli plus ou moins marqué,

  4. paupières inférieures affaissées et flétries, avec petites rides horizontales consécutives à la distension cutanée,

  5. hernies de graisses, responsables de «poches sous les yeux» au niveau des paupières inférieures ou de paupières supérieures «bouffies».

Les principes

  1.  L’intervention vise à corriger ces disgrâces de façon durable, en supprimant chirurgicalement les excès cutanés et musculaires ainsi que les protrusions graisseuses, et ce, bien sûr, sans altérer les fonctions essentielles des paupières.

  2.  Il faut noter que de nombreuses autres altérations peuvent être présentes mais que leur traitement n’est possible qu’en utilisant des techniques très complexes qu’une simple blépharoplastie classique, ou en ayant recours à des procédés chirurgicaux complémentaires.

Il en va ainsi de l’affaissement du front et de la chutes des sourcils, des rides «du lion» entre les sourcils, des rides « de la patte d’oie» au coin des yeux, des «cernes», des yeux «tristes» avec coins des yeux tombants, ainsi que des petites imperfections de surface de la peau (cicatrices, taches…).

  1.  L’intervention, pratiquée aussi bien chez la femme que chez l’homme, est couramment effectuée dès la quarantaine. Toutefois, elle est parfois réalisée beaucoup plus précocement lorsque les disgrâces sont constitutionnelles (facteurs héréditaires) et non pas liées à l’âge, comme certaines «poches graisseuses».

Avant l’intervention

  1.  Un interrogatoire, suivi d’un examen des yeux et des paupières, aura été réalisé par le chirurgien à la recherche d’anomalies pouvant compliquer l’intervention, voire de la contre-indiquer.

  2.  Un examen ophtalmologique est réalisée conformément aux prescriptions.

  3.  Le médecin anesthésiste sera vu en consultation au plus tard 48 heures avant l’intervention.

  4.  En fonction du type d’anesthésie, on pourra vous demander de rester à jeun (ne rien manger ni boire) 6 heures avant l’intervention.

Types d’anesthésies et modalités d’hospitalisation

  1. Types d’anesthésie : 3 procédés envisageables :

  2. anesthésie locale pure, où un produit analgésique est injecté localement afin d’assurer l’insensibilité des paupières

  3. anesthésie locale approfondie par des tranquillisants  administrés par voie intra-veineuse

  4. anesthésie générale classique, durant laquelle vous dormez complètement.

  5.  Le choix entre ces différentes techniques sera le fruit d’une discussion entre vous, le chirurgien et l’anesthésiste.

  1. Modalités d’hospitalisation

  2.  L’intervention peut se pratiquer en «ambulatoire, c’est-à-dire avec une sortie le jour même après quelques heures de surveillance.

  3. Toutefois, dans certains cas, une courte hospitalisation peut être préférable. L’entrée s’effectue alors le matin (ou parfois la veille dans l’après-midi) et la sortie est autorisée dès le lendemain.

L’intervention

  1.  Chaque chirurgien adopte une technique qui lui est propre et qu’il adapte à chaque cas pour obtenir les meilleurs résultats.

Toutefois, on peut retenir des principes de base communs:

1) Incisions cutanées:

Paupières supérieures: elles sont dissimulées dans le sillon situé à mi-hauteur de la paupière, entre la partie mobile et la partie fixe de la paupière.

Paupières inférieures: elles sont placées 1 à 2 mm sous les cils, et peuvent se prolonger un peu en dehors.blepharo

  1.  Le tracé de ces incisions correspond bien sûr à l’emplacement des futures cicatrices, qui seront donc dissimulées dans des plis naturels.

Remarque: Pour les paupières inférieures, en cas de « poches » isolées (sans excès de peau à enlever), on pourra réaliser une blépharoplastie par voie trans-conjonctivale, c’est à dire utilisant des incisions placées à l’intérieur des paupières et ne laissant donc aucune cicatrice visible sur la peau.

 

  1. Résections

  2.  A partir de ces incisions, les hernies graisseuses inesthétiques sont retirées et l’excédent de muscle et de peau relâchés est supprimé. A ce stade, de nombreux raffinements techniques peuvent être apportés, pour s’adapter à chaque cas et en fonction des habitudes du chirurgien.

  1. Sutures

  2.  Elles sont réalisées avec des fils très fins, habituellement non résorbables (à retirer après quelques jours).

En fonction du chirurgien, du nombre de paupières à opérer, de l’ampleur des améliorations à apporter, et de la nécessité éventuelle de gestes complémentaires, l’intervention peut durer de une demi-heure à deux heures.

Les suites opératoires

  1.  Il n’y a pas de véritables douleurs, mais éventuellement un certain inconfort avec une sensation de tension des paupières, une légère irritation des yeux ou quelques troubles visuels.

  1.  Les premiers jours il faut se reposer au maximum et éviter tout effort violent.

  1.  Les suites opératoires sont essentiellement marquées par l’apparition d’un œdème (gonflement) et d’ecchymoses (bleus) dont l’importance et la durée sont très variables d’un individu à l’autre.

On observe parfois durant les premiers jours une impossibilité de fermer totalement les paupières ou un léger décollement de l’angle externe de l’œil qui ne s’applique plus parfaitement sur le globe. Il ne faudra pas s’inquiéter de ces signes qui sont en règle rapidement réversibles.

Les fils sont retirés entre le 3ème et le 6ème jour après l’intervention.

Les stigmates de l’intervention vont s’atténuer progressivement, permettant le retour à une vie socio-professionnelle normale après quelques jours (6 à 20 jours selon l’ampleur des suites).

Les cicatrices peuvent rester un peu rosées durant les premières semaines, mais leur maquillage est rapidement autorisé (habituellement dès le 7ème jour).

Une légère induration des zones décollées peut persister quelques mois, mais n’est pas perceptible par l’entourage.

Le résultat

  1.  Un délai de 3 à 6 mois est nécessaire pour apprécier le résultat. C’est le temps nécessaire pour que les tissus aient retrouvé toute leur souplesse et que les cicatrices se soient estompées au mieux.

  2.  L’intervention aura le plus souvent permis de corriger le relâchement cutané et de supprimer les hernies graisseuses, rectifiant ainsi l’aspect vieilli et fatigué du regard.
  •  Les résultats d’une blépharoplastie sont en règle générale parmi les plus durables de la chirurgie esthétique. L’ablation des « poches » est pratiquement définitive, et ces dernières ne récidivent habituellement jamais. La peau par contre, continue à vieillir et la laxité en résultant peut, à la longue, reproduire le plissement des paupières. Pour autant, il est rare qu’une nouvelle intervention soit envisagée avant une douzaine d’années.

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Les imperfections du résultat

  1.  Elles peuvent résulter d’un malentendu concernant ce que l’on peut raisonnablement espérer. Il en est ainsi de l’affaissement du front et la chute des sourcils qui ne peuvent être corrigés que par un lifting fronto-temporal.

  2.  Elles peuvent aussi survenir du fait de réactions tissulaires inattendues ou de phénomènes cicatriciels inhabituels. On peut ainsi voir persister une partie des altérations (fines ridules en particulier) ou obtenir un œil un peu trop creux (rebord osseux de l’orbite visible) ou observer une légère rétraction vers le bas des paupières inférieures, ou encore déceler une petite asymétrie ou des cicatrices un peu trop « blanches ».

  3.  Ces imperfections peuvent être corrigées, le cas échéant, par une petite « retouche » qui se fera la plupart du temps sous simple anesthésie locale, à partie du 6ème mois après l’intervention initiale.

Les complications envisageables

  1.  Une blépharoplastie, bien que réalisée pour des motivations essentiellement esthétiques, n’en reste pas moins une véritable intervention chirurgicale ce qui implique les risques liés à tout acte médical, aussi minime soit-il.

  2. Il faut distinguer les complications liées à l’anesthésie de celles liées au geste chirurgical:

  3. L’anesthésie :

Lors de la consultation, le médecin anesthésiste informera lui-même le patient des risques anesthésiques. Il faut savoir que l’anesthésie induit dans l’organisme des réactions parfois imprévisibles, et plus ou moins faciles à maîtriser: le fait d’avoir recours à un anesthésiste parfaitement compétent, exerçant dans un contexte réellement chirurgical fait que les risques encourus sont devenus statistiquement presque négligeables.

  1. Le geste chirurgical : malgré leur rareté, les complications sont possibles:

  2. hématomes : la plupart du temps sans gravité, ils peuvent être évacués s’ils sont trop importants.

  3. infection : exceptionnelles lors d’une blépharoplastie, à part quelques rares micro-abcès développés sur un point de suture et facilement traités par de petits soins locaux.

  4. anomalies de cicatrisation : très rares au niveau des paupières où la peau, très fine, cicatrise de façon quasiment invisible, il peut toutefois arriver que les cicatrices ne soient pas, à terme, aussi discrètes qu’escompté.

  5. kystes épidermiques, lésions de la surface oculaire, troubles de la sécrétion des larmes, chémosis (oedème de la conjonctive qui prend un aspect gélatineux), ptosis (difficulté à ouvrir complètement la paupière supérieure) lagophtalmie (impossibilité de fermer complètement la paupière supérieure), éctropion (rétractation vers le bas de la paupière inférieure).

Préparation : Douche la veille.

Temps d’hospitalisation : Chirurgie ambulatoire ou 24 H

Durée de la chirurgie : 60 à 90 minutes.

Anesthésie : Locale ou sédation vigile ou générale.

Douleur : Modérée (3/7), calmée par les antalgiques légers et anti-inflammatoires de courte durée

Soins : Pansement de protection 48 heures, puis simple désinfection à la maison après la douche de la cicatrice, fils 4 à 8 jours, bandeau souple 3 semaines.

Complications : Rares : hématome, infection, cicatrisation retardée ou anormale / exceptionnelle : nécrose cutanée.

Contre-indications temporaires ou définitives : Tabac, hypertension, diabète mal équilibré, traitement faisant saigner.

Éviction sociale : 3 -8 jours.